Les Contes du Chemin de la Dame

Les Contes du Chemin de la Dame

Avec Le Seigneur & la Druidesse, le Chat botté, les lutins du Risoud, d’autres contes & légendes, Lise Susanne Conod vous emmène dans son univers de conteuse et d’auteure de contes. De l’Epiphanie à Noël, du Grand Nord au Risoud, vous accompagnerez le Petit Berger qui voulait absolument piloter un avion de combat, vous tremblerez avec Souriet’ dans les dédales d’un château fort, ou encore  issonnerez d’émotion dans les retrouvailles de Fauvette et Pinson… Ces contes, ces légendes nées de son imagination, de ses rencontres intérieures, de son plaisir d’écrire, de transmettre des valeurs parfois oubliées, tels que le saut des Feux de la Saint-Jean, la réconciliation, le pardon… le temps d’un instant, d’une soirée au coin du feu vous redeviendrez enfant, adolescent pour terminer adulte… vous aurez grandi tel un haricot hâtif… Au jardin des Fées…
Les Contes du Chemin de la Dame

Préface

Après avoir été employée de banque et comptable, je suis devenue conteuse et auteure de contes… je suis ainsi passée des comptes aux contes … Mais il faut dire que … Il était une fois… … par une journée de février dont la météo était capricieuse, je ressortis de derrière le canapé en rotin l’album de cartes postales que mon Pépé avait écrites à sa bien-aimée, qui est devenue ma Mémé. Je suis donc la petite fille d’un illustre poète-paysan, doué d’un talent dont, semble-t-il, j’aurais hérité, tout du moins en partie… Il était né le huitième jour du mois d’août en l’an mille huit cent huitante. Cela nous reporte bien des années en arrière, ce d’autant qu’à l’écriture de ces lignes, nous sommes en mars 2021 !... Il y a donc de cela bientôt 120 ans … Les choses étaient bien différentes. Il n’y avait pas de chambre de bains, ni de gaz, ni d’électricité. Les gens se chauffaient et cuisinaient au bois, s’éclairaient à la bougie ou avec des lanternes. Pour une photographie, il fallait se rendre dans la ville voisine. Il n’y avait pas de train, de bus, encore bien moins de voitures, même les vélos étaient rares. Les gens se déplaçaient en char à banc. Mon Pépé était dragon, c’est-à-dire qu’il avait servi dans l’armée du temps où les hommes de la campagne étaient recrutés pour s’entraîner à se battre montés sur des chevaux. A la fin de leur école de recrue, les hommes devenus « dragons » pouvaient acheter un cheval fourni par l’Armée suisse et l’emmener chez eux. Ils l’utilisaient pour la campagne. Cet animal devenait leur « monture ». Ils avaient le droit de l’atteler mais, de l’autre côté, l’obligation de le soigner et de l’emmener avec eux lors des cours de répétition. Mon Pépé allait donc visiter, à cheval, sa Belle qui habitait dans un petit village situé au pied de la montagne. Pour y arriver, il devait passer le pont de notre Commune d’origine, dont l’armoirie est une barrière. De retour à la maison, il lui écrivait : 
• Cent mille bons baisers de celui qui a l’honneur d’être votre dévoué, Auguste
La carte qui m’a le plus touchée est une image colorisée : 
Madame est assise sur un fauteuil, Monsieur lui tient la main, ils sont sur une terrasse au bord de la Seine, entourés d’arbres avec, en toile de fond Notre-Dame-de-Paris ; et je lis de son écriture fine :
• Vous avoir vue et vous aimer ensuite est une chose si simple, si ordinaire, qu’épris de vos attraits et de vos perfections, nuit et jour, je pense à vous. Voilà, mon Grand’Père… un homme doux, tranquille, courageux qui osait écrire ses sentiments à sa Belle… Même à l’armée, il pensait à sa bien-aimée, ensuite à sa famille et ne manquait pas d’écrire sur le devant de la carte ; une barque de pêcheur sur un lac d’azur avec en toile de fond un coucher de soleil. Beaucoup d’ennuis. Mes Amitiés. Ton dévoué : Conod Auguste, dragon. Malgré les ennuis, la rudesse de l’armée, il trouvait le temps d’écrire avec un brin de romantisme pour rassurer les siens !... 
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Pendant un demi-siècle, j’ai baigné dans les chiffres. Puis, le temps est venu pour moi de quitter la vie professionnelle et ses obligations. Il y a un temps pour chaque chose : dorénavant, il était l’heure de lever le voile sur mes sentiments, mes couleurs, mes paysages intérieurs… Or, chose extraordinaire, au cours de ma formation de conteuse, j’ai découvert que le talent de mon Pépé, à travers les générations, était arrivé jusqu’à moi… Il n’y a pas un conte où, à un moment ou à un autre, je n’ai pas demandé l’aide de mon Pépé… un mot, une tournure de phrase, un sens… Lorsque je bute, que j’ai besoin d’un souffle de brise sous la feuillée, mais que je ne sais pas comment l’écrire, … je l’invoque… les mots viennent et se posent… c’est ainsi ! Je souhaite, Chers Amis lecteurs & Chères Amies lectrices, que vous ayez autant de plaisir à lire, à sentir, à vous imprégner de ces lignes que j’en ai eu à écrire !
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